
Je me souviens particulièrement de cette dernière journée de printemps. Probablement en avril 1983 si ma mémoire ne me trompe pas. Je n'arrivais pas très bien à comprendre que mon ami Anthony retournait dans son pays natal, de l'autre côté de l'océan. Ma mère prenait des photos et l'appartement d'anthony et de sa famille était soudain vide de meubles.
"C'est pas grave, on va pouvoir aller se visiter à 18 ans" sont les derniers mots que nous nous avions échangé. Puis les mois passèrent et je compris pour la première fois probablement la nature du mot séparation.
Ma mère m'achetait de petites enveloppes rayées en bleu et blanc, ce qui me permettais d'envoyer des nouvelles, des dessins, des photos à mon ami français. Je me rappelle encore du goût des collant bleus "Par Avion" que je collais à côté du timbre. Je me souvenais de l'adresse par coeur et les correspondances allèrent bon train pour nombre d'années. Lentement, la paresse, l'adolescence, et probablement l'aspect virtuel de l'amitié firent en sorte que les lettres s'éloignèrent les unes des autres, jusqu'à disparaître.
Ce n'est qu'en 1998, aux début d'internet, que j'étais chez mon ami Graham à surfer le net après le travail, que je tombe sur un site français de recherche d'amitiés perdue. Bouteille à la mer, je laisse une trace avec mes coordonnées de l'époque et une description d'Anthony, des membres de sa famille, etc.
Quelques années passent, puis internet arrive enfin à "Les Herbiers", petite ville natale qu'Anthony n'a jamais quitté. Un soir, lui et sa femme Magalie s'amusent à voir qui a le plus de pages qui apparaissent sur google en tapant leur nom... Anthony réalise alors que je le recherche de l'autre côté de l'océan. Il tente en vain de me rejoindre, mais les coordonnées n'étant plus valides, il n'arrive pas à faire suite.
Ce ne sera qu'en mai 2009 que j'aurai enfin une réponse positive de son frère Simon. Oui il a un frère Anthony qui a habité au Québec il y a longtemps, et oui il recherche aussi un ami depuis plusieurs années. PAF! Nous nous étions enfin retrouvés.
Un weekend à Les Herbiers, revoir Anthony, rencontrer sa femme Magalie et la petite Calie, d'à peine un an, fabuleuse idée! Je me retrouve alors dans le train qui m'amène à Nantes, ou m'attend Anthony. Mon portable sonne:
- " Allo caribou?"
- " C'est qui....?"
- " Ben Anthony"...
C'est là que je lui dit que je n'imaginais pas qu'il avait cette voix là. C'est là aussi que je réalise que les années ont passée et que c'est le moment de retrouvailles... WOW.
À la sortie du train je me retrouve hésitant devant quelqu'un qui, semble bien être Anthony. Ce n'est qu'une fois dans la voiture que mon cerveau me nourrira de souvenirs et de
flashbacks du passé. Du coup, ses traits me reviennent...

J'aurai le plaisir de rencontrer sa belle petite famille. Magalie, sa merveilleuse femme depuis maintenant plusieurs années, et leur petit ange, Calie.

Quelle joie de tenir dans mes bras l'enfant chéri de Magalie et Anthony. La petite puce adorable me fait des câlins comme si elle aussi m'attendait. Encore une fois je réalise la magie qui s'opère lorsque deux êtres qui s'aiment on la chance de donner la vie...


Anthony et Magalie me recevront tel un prince au champagne et au vin de caviste, décidément cela semble être la tradition chez les cousins français comme j'ai pu en témoigner auparavant. J'ai quand même encore du mal à m'y faire, avec ma mentalité nord américaine ou chacun doit toujours payer sa part et où il est souvent mal vu d'accepter en se taisant. J'aurai ma chambre personnelle avec lit antique dans une réelle maison centenaire vendéenne.


Le plaisir d'habiter chez les gens c'est de vivre leur quotidien. Surtout avec un bébé en bas âge, les tâche se doivent d'être exécutées dans un ordre strict!

Les Herbier est une petite ville de Vendée, aux petites rues sinueuses et au maisons particulières. On y retrouve plusieurs jardins, des cafés, des boulangeries... Tout le monde semble se connaître et un climat très convivial y règne. J'avais longtemps essayé d'imaginer la ville quand j'envoyais des lettres étant petit, maintenant j'avais la chance de découvrir enfin là où mes lettres arrivaient.








Nous sommes aussi allés au sommet de la montagne ou nous avons une vue imprenable sur tout Les Herbiers. On y retrouve des moulins à vent et une petite chapelle vraiment sympa et surtout très ancienne.




J'ai aussi beaucoup apprécié le nouveau développement "vert" de Les Herbiers, là où habite le frère de Magalie. Ici, les maison adoptent le même esprit minimaliste et sont pourtant très différentes les unes des autres. Les rues serpentent dans la verdure, portant les noms de célèbres architectes: LeCorbusier, Frank Lloyd Wright, Mies van der Rohe.



Anthony à monté avec un associé sa propre compagnie de carrelage Caillaud Vrignaud. Je lui ai dit qu'il pourrait m'offrir un emploi et ainsi je pourrais rester au pays. Sa réponse? "Tu n'est pas assez musclé"... Pfffft!

Je vous disait que j'avais encore été reçu comme un prince? Ici c'est l'apéro à tout moment. Sinon c'est le propriétaire de la pizzeria qui nous paie un whisky, ou le frère qui nous offre une bière. En Vendée, on semble prendre un apéro avant l'apéro...


Ici, il faut bien comprendre que je ne voulais pas placer Anthony dans l'embarras. Bien qu'il semble hésiter entre sauver ses lunettes Prada ou sa fille Calie... je voulais plutôt vous partager le tatouage sur son bras qui représente le nom de sa fille ainsi que le jour de sa naissance. Je lui ai d'ailleurs raconté que ma mère avait toujours refusé que mon père se fasse tatouer mon visage et celui de mon frère sur la poitrine....!!

Magalie elle préfère aimer sa fille en présence de nul autre que ce cher "Slimme Chaddie"...

Le dimanche venu, après avoir été au match de foot, c'était l'apéro du dimanche (probablement le quatorzième du weekend...) j'eus donc la chance de rencontrer sa soeur Julie qui devait avoir 3 ans à l'époque, de revoir Simon son frère qui est la raison de nos retrouvailles, ainsi que sa grand-mère dont j'avais un souvenir très réaliste en tête. Malheureusement nous sommes partis pour la gare 5 minutes avant l'arrivée de Christine, sa mère. Ce n'est que partie remise, nous sommes à tenter un autre weekend ensemble sous peu. J'ajoute une photo pour comparer Julie, Simon et Anthony...


Je suis revenu à la maison avec mon pain brioché, en me disant que je revenais de la famille. Après 29 ans, rien n'est pareil. Jadis c'étais moi qui était plus petit...

Aujourd'hui, tu as beau être plus musclé et avoir des mains de Gérard Depardieu, moi je suis plus grand! Nous somme retrouvés, en étant plus près des étrangers que des amis, mais il reste au fond de nous cette flamme que nous appellons amitié. Je l'ai senti quand les souvenirs refaisaient surface comme quand tu me disais que tu te souvenais des bouteilles que nous ramassions afin de nous acheter des friandises... Décidément rien ne meurt.
Et je me suis dit aussi que tu avais bien de la chance Anthony de partager ta vie avec tes deux Princesses.

Merci à vous trois de m'avoir accueilli si chaleureusement, et je vous dis à très bientôt les amis.
C'est une belle histoire So!
RépondreSupprimerOUI!
RépondreSupprimerFabuleuse même...
Je suis content que tu apprécie et que tu suives mes aventures Cristian.
J'espère que tout va pour le mieux pour toi et ta petite famille!
xx
Magnifique avec une petite émotion en prime!
RépondreSupprimerBien cool ! En plus tu as vu un match de "Soccer" du coup ;)
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