lundi 11 avril 2011

Lille métropole. Musée d'art Moderne, d'art contemporain et d'art brut.

Probablement le musée le plus "nourrissant" que j'ai eu la chance de visiter jusqu'à présent, le L. A.M possède une collection impressionnante d'art brut, moderne et contemporain. Étant féru d'art brut, je dois dire que ce fut un véritable buffet pour l'âme.
"L'Art Brut" est le nom donné à la collection de peintures, sculptures, dessins et écrits de patients d'hôpitaux psychiatriques (majoritairement de France et de Suisse) ou de personnes sans culture ou démarche artistique précise, qui produire des oeuvres d'art de façon obsessionnelle. Souvent confondu à "l'Art Naïf", quoique tellement différent.Le résultat est souvent un tableau de calligraphies indéchiffrables, de chiffres primitifs, musique illisible, langages inventés et dessins obsessionnels. Il résulte alors un vaste éventail de curieuses peintures que l'on ne retrouve nulle part dans "histoire de l'art".


Fabrice et Lucie devant une oeuvre de Alexander Calder dans le jardin du musée.


La France tel que je la conçois. (artiste: Christian Boltansky)

Fabrice, Manu et Alice... La brigade noire.


Une des personnes les plus intéressante du mouvement est selon moi Adolf Wölfi qui, ayant abusé de 25 jeunes filles, fut condamné à 2 ans de prison. Quelques années plus tard, suite à une infraction semblable, il a été conduit et interné à Waldau, hôpital psychiatrique de Berne en Suisse, refuge de plusieurs "artistes" de la période.

(http://www.verdan.ch/verdan-home/verdan-passees/verdan-dernier-continent-waldau-asile-art.htm)

Adolf Wölfli était "conceptuellement" violent et a passé 20 ans à l'isolement. En 1899, il a commencé à rédiger, concevoir et composer de la musique, travaillant maladivement jour et nuit. Ses œuvres musicales représentaient plus des textures visuelles, intégrant des collages auditifs étranges.
Par le fait même, elle ne pouvaient être interprétées à la manière ordinaire et donnaient plutôt lieu à des cacophonies artistiques. Quant à ses peintures et ses dessins, les multiples points de fuite représentent bien la schizophrénie et permettent de ressentir tel un paranoïaque, une pléiade de regards qui fusent de tous les coins des oeuvres. Malheureusement une exposition débutait dans les jours à suivre....


Le timing était mauvais pour moi, j'ai par contre eu la chance de m'extasier devant une de ses oeuvre pendant de longues minutes...


Quand à Henry Darger, probablement mon artiste favori, atteint du syndrome de la tourette et d'onanisme (masturbation en lieux publiques), il fut pour sa part interné en 1905 à l'Institut Lincoln (Illinois) où il séjournera pour une période de sept années.

Suite à plusieurs fugues infructueuses, Darger réussi l'évasion. C'est ainsi de 1930 à 1973 qu'il occupera la même chambre à Chicago, au 851 W Webster Avenue. C'est là qu'il se consacre secrètement à l'écriture et à la peinture. Personne ne sait combien de temps lui ont demandé la composition de son œuvre. Outre "Les royaumes de l'irréel", il a rédigé son autobiographie "L'Histoire de ma vie", 5084 pages. Ce n’est qu’après sa mort que l’œuvre à laquelle il avait travaillé toute sa vie fut découverte, en 1973.

Son œuvre raconte les aventures des filles de Robert Viviam, les sept princesses du royaume Abbieannia. Celles-ci sont en proie aux attaques répétées et violentes du diabolique John Manley, à la tête du domaine de Glandelia. Il menace de réduire en esclavage tous les enfants d'Abbienne. Les sept sœurs se retrouvent donc à la tête d'une rébellion acharnée, aidées par leurs légions de fillettes prêtes à sauver le royaume. Parmi ces vaillantes nymphettes, on retrouve de géantes créatures aux ailes de papillons, les blengins. Leur corps couverts d'écailles se terminent en queues pointues. Le reste du bataillon se compose de jeunes filles prépubères, souvent nues et pourvues d'organes génitaux masculins. Nombre d'entre elles sont sacrifiées à la barbarie des hommes en uniformes de Manley. Elles sont souvent éviscérées, étranglées ou pendues. Toutes ces aventures se déroulent sur une vaste planète autour de laquelle gravite la terre, à la façon d'une lune. Le royaume est peuplé de chrétiens, la plupart catholiques.

L'artiste Augustin Lesage représente bien l'aspect Obsessionnel de l'Art Brut. Ses Oeuvres gigantesques sont ornées de frises répétitives de motifs rappelant la compulsion et le détail schizophrénique.Chaque fois que Fabrice passe à Montréal, il me parle de cet artiste dont j'ai malheureusement oublié le nom... Mais bon les Montréalais comprendront le lien avec les points de l'artiste Martin St-Laurent.
Voici d'autres oeuvres présentes à l'exposition sur l'Art Brut:


Il y avait bien entendu des oeuvres du sublissime Dubuffet, père défendeur du mouvement de l'Art Brut.
Puis vint l'exposition d'art moderne, avec cette ouvre du Fabuleux Daniel Buren. Je la dédie d'ailleurs à tous ces Montréalais qui n'ont jamais su apprécier la série de drapeaux rayés du Parc Lafontaine.

L'exposition d'art Moderne avait son lot de Picasso

Georges Braque
Fernand Léger


Bernard Buffet
Je vous épargne l'exposition sur le mouvement Cobra et les 480 autres photos toutes intéressantes.... Je dois malheureusement tenter de me doser....





1 commentaire:

  1. Super debrif de ce musée, dommage qu'il n'y en ai pas plus! Merci pour le boulot

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