Je sens Paris, les motos fusent de partout, les gens klaxonnent, j'entends des "Holà!", "Minces!", "Pardi!"... Les voitures sont dignes des bandes dessinées de ma jeunesse. Les gens se pressent avec des pains baguettes et des habits bien repassés. Moi je suis là au milieu, en pantalons de coton ouaté, la bouche grande ouverte et je me dis "merde, ça n'a pas de sens".
D'ailleurs pour les prochains trois jours, c'est ce que je ferai. Chuchoter seul, à voix basse, que rien n'a de sens devant tant de beauté et d'émerveillement. Il est 7h55 et je n'aurai accès à ma chambre d'hôtel que pour 15h00. Je devrai faire semblant d'avoir bien dormi et déambuler dans la ville avant de pouvoir aller me doucher à l'hôtel et mettre des vêtements propres.
Je commence donc à marcher le long de la seine, je profiterai des ponts majestueux, et il sera plus simple que les rues sinueuses. J'aperçois au loin les deux clochers de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Je passerai quelques minutes là au milieu de ces femmes roumaines qui supplient dans touristes en baragouinant le mot "euro". Je me sens un peu comme sur un épicentre, un endroit sacré, j'en ai presque les larmes au yeux de voir cette poésie de pierre, comme une carte postale qui se détache de l'horizon.
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