Je manque déjà de sommeil, je suis un peu extérieur aux événements. Je quitte pour 3 mois, je quitte mon petit bonheur, ma routine, ma sécurité. Je sais que les moments heureux passent vite, à l'inverse je me dis que trois mois peut être excessivement long.
Le décollage n'est pas ma tasse de thé je dois dire. Ressentir la force 10 et cette impression que mon sang se vide de mes membres me donnent une certaine nausée. Bien que temporaire, il me faudra une bonne vingtaine de minutes afin de me sentir un peu plus à l'aise. Le fait que l'humoriste-acteur Stéphane Rousseau soit assis à quelques sièges de moi m'apporte une certaine sécurité. Sans trop savoir pourquoi, sa présence éloigne la possibilité d'un écrasement dans la froide étendue d'eau que je devine à 30 000 pieds en dessous.
Je regarde par le hublot, c'est déjà les dernières lumières de Terre-Neuve. Ensuite ce sera la longue nuit sombre jusqu'à l'Irlande que j'apercevrai du haut des airs dans le petit matin.
Contrairement au décollage, l'atterrissage se fera en douceur. Peut-être que la hâte pour moi de quitter l'appareil suite à 6 heures cordés comme des sardines m'aide à supporter le sentiment d'euphorie que procure la perte d'altitude.
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